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Le Scribe accroupi

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Le Scribe accroupi est une sculpture en ronde bosse*, polychrome, qui représente un personnage assis en tailleur (contrairement à son titre), vêtu d’un pagne blanc. Elle est conservée dans le Département des Antiquités égyptiennes du Louvre. Elle a été réalisée entre 2600 et 2350 avant J-C, sous l’Ancien Empire.  Elle représente un scribe en plein travail : un papyrus est posé sur son pagne, qui lui sert de support, et il devait tenir dans sa main droite un calame, un instrument pour écrire, qui a aujourd’hui disparu.

 

Cette œuvre est sculptée dans un bloc unique de calcaire et a une forme pyramidale. Ses yeux sont réalisés grâce à des incrustations: ils sont constitués chacun par un bloc de magnésite* blanc veiné dans lequel est enchâssé un morceau de cristal de roche, fixé par deux griffes de cuivre, qui servent à représenter le maquillage. Cette technique ingénieuse permet de donner plus d’intensité au regard du personnage. Cette oeuvre est réalisée avec beaucoup de délicatesse et de précision, notamment, au niveau du visage, des doigts et orteils, des ongles… La peau est colorée avec de l’ocre rouge, très nuancé, qui permet de faire ressortir le noir de la chevelure et le blanc du pagne et du papyrus. Cependant, il existe une opposition entre la tête du scribe, présentée comme celle d’un homme d’âge mûr aux très fins, et son corps, caractérisé par un léger embonpoint, synonyme de la prospérité du personnage. De plus, sa posture affirme le côté noble du personnage.

 

La fonction du scribe est très importante dans l’Empire égyptien. Elle est exercée par de hauts dignitaires (seuls les notables savent lire et écrire) qui occupent le sommet de la hiérarchie administrative. En effet, l’écriture est un outil fondamental du pouvoir administratif car elle permet de calculer le produit des récoltes, de dresser un inventaire du bétail, de gérer les impôts, les soldats enrôlés dans l’armée ou encore de s’occuper de l’intendance des établissements religieux comme les  temples et les pyramides. Ils sont aussi chargés de copier et étudier les textes religieux. Les scribes commencent donc leur formation très jeunes, à partir de cinq ou six ans.

 

Cette sculpture a été retrouvée, en 1850, dans la nécropole* de Saqqarah, une des plus grandes nécropoles égyptiennes, située à proximité de la ville de  Memphis, une des anciennes capitales de l’Egypte. Il est donc très probable que cette statue ait une fonction funéraire. En effet, les statues sont le support des rites dans les croyances égyptiennes: elles sont considérées comme des réceptacles de l’âme des défunts et leur assuraient, dans la pensée égyptienne, la vie éternelle. Une inscription, souvent constituée du nom du défunt et sa fonction,  sur ces statues funéraires permettait à l’âme du défunt d’identifier son réceptacle. Cependant, cette inscription a disparu pour Le scribe accroupi qui a été découvert sans son socle : il est donc impossible d’identifier le personnage représenté. Ce type de représentation,  étant réservée semble-t-il sous la IVe dynastie, aux princes, fils ou petits-fils de rois, il est possible que le personnage représenté appartienne à la famille royale. Enfin, ce n’est pas forcément une représentation réaliste du commanditaire.

Cartel

Le Scribe accroupi

2600-2350 avant J.-C.

Calcaire peint, yeux incrustés de cristal de roche dans du cuivre

H. : 53,70 cm ; L. : 44 cm ; Pr. : 35 cm

Musée du Louvre

© Musée du Louvre

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Détail des yeux du Scribe accroupi

© Musée du Louvre / C. Décamps

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