Vierge à l'Enfant
Bien qu’elle ne fasse que quarante-et-un centimètres de hauteur, la Vierge de la Sainte-Chapelle est un objet de grande taille pour ce type d’œuvre. Elle est taillée dans l’ivoire d’une défense d’éléphant. La jeune femme debout tient un enfant dans son bras, tandis qu’elle lui tend une pomme dans l’autre main. Elle est vêtue d’une robe et d’un manteau, et sur son voile, elle portait autrefois une couronne qui est aujourd’hui perdue. La statue porte d’ailleurs des traces de polychromie.
Elle a été réalisée aux alentours des années 1260, et on pense aujourd’hui qu’elle appartenait au trésor de la Sainte-Chapelle. Elle est ensuite recensée sur deux inventaires en 1480 et 1573. Au moment de la Révolution Française, la vierge de la Sainte-Chapelle fait partie de la collection d’Alexandre Lenoir. Elle est finalement acquise par le musée du Louvre en 1861.
L’ivoire utilisé pour la réalisation de cette statue provient de l’Afrique de l’Ouest, et transitait alors par les ports de la Méditerranée, mais aussi ceux de l’Atlantique, ce qui a notamment permis à Paris de se développer. Taillée dans une défense d’éléphant, la statue suit donc sa courbure naturelle. L’ivoire est un matériau particulièrement sensible aux variations hygrométriques*, ce qui explique les diverses fissures qui veinent la statue.
Réalisée dans divers ateliers parisiens, la statue porte des traces de polychromie sur la robe, ainsi que les yeux bleus de la Vierge. De la même manière, le traitement particulier des visages, très lisses, les yeux dessinés en amandes, ainsi que les boucles formées par les cheveux sont typiques du travail des ateliers parisiens.
La Vierge de la Sainte-Chapelle faisait partie du trésor de la Sainte-Chapelle. Celle-ci, datant du XIIIᵉ siècle, fut érigée par Saint-Louis, afin d’accueillir les reliques* du Christ, notamment la couronne d’épines, ainsi qu’un morceau de la Vraie Croix.
Cette sculpture montre cependant l’évolution du culte porté à la Vierge. La scène ainsi présentée montre toute la tendresse d’une mère pour son jeune fils. Le Christ tend la main vers le visage de sa mère. Les visages, en particulier les sourires, rendent les personnages expressifs pour ce genre de représentations. Le Christ notamment est humanisé. Loin des représentations idéalisées, dans lesquelles le Christ apparaît en figure divine, il est ici représenté sous les traits d’un enfant, proche de sa mère, la Vierge.
Cette dernière, mère du Christ se fait donc incarnation de toutes les vertus, à la fois théologales* (la foi, l'espérance et la charité) et cardinales* (la justice, la prudence, la force et la tempérance).
Cartel
Vierge à l'Enfant
13e siècle
Objets d'art
H. : 41 cm ; L. : 12,40 cm
Musée du Louvre
© Musée du Louvre
Le trésor de Saint-Denis, Gravure de Félibien, 1706 - BNF estampes et photographies
La Sainte-Chapelle
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