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La Joconde

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La Joconde est un portrait, réalisé par Léonard de Vinci entre 1503 et 1519, de Lisa Gherardini, l’épouse de Francesco del Giocondo, un marchand d’étoffe florentin. Ce serait d’ailleurs son patronyme*, signifiant “heureux” en italien, qui aurait donné son nom à l’œuvre. C’est peut-être une commande réalisée à l’occasion d’une naissance et de l’acquisition d’une maison, selon la mode de l’époque. Cependant, l’artiste a choisi d’emporter cette œuvre avec lui, en France, où elle fut acquise par François Ier, en 1518, pour la somme de 12 000 francs.

 

Ce portrait de Lisa Gherardini la représente comme une femme vertueuse, l’incarnation de la femme modèle du XVIᵉ siècle. En effet, sa tenue est assez sobre et elle ne porte aucun bijou. Néanmoins, seules les personnes aisées ont les moyens de commander leur portrait: cela montre donc la volonté de sobriété des commanditaires. De plus, elle porte un léger voile noir sur ses cheveux, qui est un usage commun de l’époque pour désigner une femme vertueuse. Grâce à la technique du clair obscur*, son visage lumineux se détache et attire notre attention sur son demi-sourire énigmatique, qui est à peine esquissé. Selon l’endroit où l’on porte notre regard, ce sourire apparaît ou disparaît. Il soulève de nombreuses hypothèses: il pourrait être issu du patronyme de Lisa Gherardini ou du fait qu’elle aurait posé entourée de musiciens.

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Cependant, il existe une hypothèse, défendue par Silvano Vincenti, selon laquelle Léonard de Vinci aurait mélangé les traits de Lisa Gherardini avec Salai, son élève, assistant et amant, qui a posé notamment pour le Saint Jean-Baptiste (lui aussi conservé au Louvre). Néanmoins, cette interprétation est réfutée par le Louvre.

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Elle est représentée assise, comme nous le montre l’accoudoir situé au premier plan, dans une loggia. En effet, nous pouvons apercevoir un parapet derrière elle ainsi que les bases de deux colonnettes qui encadrent la peinture. De ce fait, elle s’inscrit dans le même plan que le spectateur et est représentée à échelle humaine, ce qui crée un sentiment de proximité entre le spectateur et l’oeuvre.

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Si nous nous intéressons maintenant à l’arrière plan, nous pouvons voir que le paysage représenté est composé de deux parties. La partie basse est réalisée dans une palette chaude, avec des éléments s’inspirant de la réalité comme les collines, le chemin sinueux ou le petit pont en pierre sur la droite, tandis que la partie supérieure, réalisée dans une palette froide, représente un paysage fantastique qui est complètement imaginé par l’artiste. Léonard de Vinci utilise le procédé du sfumato* (“contours brouillés” en italien): il s’inspire de la perception de notre oeil qui brouille les éléments lointains pour se rapprocher le plus possible de la représentation de la réalité dans la peinture. Enfin, nous pouvons constater que la ligne d’horizon coïncide avec le regard de Lisa Gherardini, ce qui expliquerait, selon certains chercheurs, l’impression qu’elle suit le visiteur des yeux.

 

Le peintre a recouvert la peinture d’une succession de glacis* colorés qui donnent une impression vitrifiée.

 

La Joconde synthétise les codes de la représentation de la figure humaine et les recherches de l’époque. Elle est ainsi considérée comme l’incarnation de la perfection et est perçue comme un modèle dès sa création. De plus, son vol en août 1911 a largement contribué à sa renommée internationale. En effet, La Joconde a disparu pendant deux ans des collections du musée du Louvre avant d’être retrouvée finalement chez Vincenzo Perrugia, un vitrier italien ayant travaillé au Louvre, et d’être restituée en janvier 1914. La Joconde est un tableau qui met en avant les valeurs de l’amour idéal d’une épouse, humble et vertueuse, pour son mari.


 

 

Cartel

La Joconde,

Léonard de Vinci

Vers 1452

Huile sur panneau des bois de peuplier

H. : 0,77 m ; L. : 0,53 m

Musée du Louvre

© RMN - Grand Palais

(Musée du Louvre) / Michel Urtado

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