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L'Esclave rebelle

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  L’Esclave rebelle est une œuvre conservée au musée de Louvre à Paris depuis 1794. Elle a été réalisée pour la tombe du pape Jules II à Rome dès 1505. Michel-Ange le commence véritablement en 1513, lors du deuxième projet de la tombe du pape. Or, il a été offert par Michel-Ange en 1546 à Roberto Strozzi, fils de Clarice de Médicis, qui en fait ensuite don à François 1er. La statue est ensuite transférée à Anne de Montmorency (1493-1567, puissant duc de la Renaissance et ami intime de François 1er) qui au XVIᵉ siècle la place dans les collections du château d’Ecouen. Elle arrive par la suite dans les collections du duc de Richelieu, qui seront saisies sous la Révolution en 1792 avant d’être transférées au Louvre en 1794.

 

L’Esclave rebelle forme une paire avec L’Esclave mourant. Ces statues ont été conçues pour faire partie du décor du tombeau monumental du pape Jules II prévu pour la basilique Saint-Pierre de Rome, afin d’inspirer le recueillement et la méditation. Ce vaste ensemble architectural comprenait une multiplicité d’autres figures réparties sur plusieurs niveaux, de manière graduée, et surmontées d’une statue du pape en apothéose*.

 

Cette sculpture représente un homme, dont le torse et les bras sont accrochés par un lien. Ses mains, à peine ébauchées, sont croisées derrière son dos. Ce non-finito*, aspect volontairement non terminé de la sculpture, se retrouve souvent dans les sculptures de Michel-Ange. Selon sa conception, la forme, l’idée, est déjà contenue dans le marbre, et c’est le travail du sculpteur que de sortir la forme de la matière. La statue est cependant toujours solidaire d’un bloc de marbre brut non sculpté derrière. Sa jambe droite est pliée sur un socle faisant écho à son épaule gauche projetée vers l’avant. La tête est tournée, légèrement projetée vers l’arrière. Il présente une musculature exagérée ce qui lui confère un aspect puissant et brutal et très viril. Ce type de physique représente ainsi un certain idéal masculin, qui reflète la fascination de l’artiste pour le traitement du corps humain. La tension qui anime son corps et ses gestes fait qu’il semble exercer un énorme effort physique. Il est accroché par un lien à la poitrine dont il semble vouloir se libérer. De dos, il est retenu par le bloc de marbre et se débat de toutes ses forces comme pour se décrocher de la pierre qui l’emprisonne.

 

Il est possible d'interpréter cette œuvre de deux façons : Tout d’abord, l’Esclave rebelle pourrait être perçu comme l’allégorie des provinces soumises à l’autorité du pape, qui se soulèvent contre ce dernier. Mais il pourrait aussi représenter l’âme humaine prisonnière de ses passions matérielles, tentant de se libérer des vices de ce monde.

Cartel

Captif, dit l'Esclave rebelle,

Michel-Ange

1513-1515

Marbre

H. : 2,09 m

Musée du Louvre

© 2010 Musée du Louvre /

Raphaël Chipault

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Projet initial de la tombe du pape Jules II en 1505-14

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La tombe du Pape Jules II,

basilique San Pietro, Vincoli

© Jorg Bittner Unna 

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